L’Europe remet au goût du jour l’itinéraire de saint Martin, né au IIIe siècle en Hongrie, qui traversa le continent jusqu’au Pays de la Loire et y créa les premiers monastères d’Occident.
La Gallicana peregrinatio (pèlerinage de la Gaule), qui désigne les voies empruntées par les pèlerins vers le tombeau de saint Martin du IVe au VIe siècle, fut le troisième pèlerinage de la chrétienté après Jérusalem et Rome. Le centre culturel de Saint-Martin-de-Tours a relevé le défi de la ressusciter, dans le sillage du Conseil de l’Europe, qui a déclaré Martin « personnage européen, symbole du partage ».
Trois routes célébrant les principaux épisodes de la vie de Martin sont aujourd’hui proposées aux marcheurs, ponctuées de bornes inspirées de celles qui jalonnaient les voies romaines. Le chemin de l’Évêque de Tours (236 km, 9 étapes) fait revivre l’enlèvement de Martin de son abbaye de Ligugé par les Tourangeaux. Le chemin de Trèves, de Tours à Vendôme (138 km, 7 étapes), est lié aux voyages accomplis par le moine évêque lorsqu’il conseillait les empereurs de Trèves. Enfin, le chemin de l’été de la Saint-Martin, qui longe la Loire de Chinon à Tours (114 km, 4 étapes), suit le parcours de la dépouille du saint jusqu’à son tombeau. Ces chemins labellisés « itinéraires culturels » se ramifient peu à peu à travers l’Europe, notamment jusqu’au lieu de naissance de Martin en Hongrie. Ils permettent de découvrir un riche patrimoine martinien en s’imprégnant des valeurs défendues par ce saint dont l’immense popularité se mesure aux 485 communes et 3 700 monuments qui portent son nom en France et aux 12 cathédrales européennes célébrant sa mémoire.
QU’APPELLE-T-ON L’ÉTÉ DE LA SAINT-MARTIN ?
Cette expression évoque la légende selon laquelle, sur le passage du bateau qui transportait la dépouille de saint Martin de Chinon à Tours, le 11 novembre 397,
les buissons reverdirent et se couvrirent de fleurs blanches.
LE SOLDAT DE LA FOI
Martin naît en Pannonie (actuelle Hongrie) probablement en 315. Fils d’un tribun de l’armée romaine, il s’enrôle à 15 ans. Le jeune homme manifeste très tôt une attirance pour la foi chrétienne. Un soir d’hiver, en garnison à Amiens, il partage en deux son manteau pour couvrir un mendiant. La nuit suivante, le Christ lui apparaît en songe, revêtu de l’habit du pauvre. Martin reçoit le baptême et renonce à l’armée pour se consacrer à l’évangélisation. En 341, il fonde à Ligugé (Vienne) le premier monastère de Gaule. Élu évêque de Tours, il retourne néanmoins à la vie monacale à Marmoutier, sa seconde fondation qui devient un foyer de missionnaires. Avec eux, il sillonne l’ouest de la Gaule, détruisant le culte païen et convertissant en masse paysans et hobereaux.
Son humilité, sa passion de la prière, les miracles qu’il accomplit lui attirent une foule grandissante de fidèles. Il meurt à Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire) le 8 novembre 397. Dès son enterrement, le 11, dans la basilique de Tours, son tombeau est vénéré. Martin est le premier à être reconnu comme saint sans avoir connu le martyre.
CONSEIL SPIRITUEL : La Bible, compagne de voyage
Source inépuisable de méditation, la Bible foisonne de textes courts à lire avant de se mettre en route. Le Livre des Psaumes est particulièrement propice pour accompagner la marche. On peut méditer également le passage de l’Évangile de Jean où Jésus se présente comme la Voie (Jean 14), ou encore le Livre de Tobie dans lequel l’ange Raphaël, « celui qui connaît les chemins », accompagne le protagoniste.
infos pratiques :
CONSEIL PRATIQUE : Le vade-mecum du pèlerin
Gourde, cuillère, ciseaux, Opinel, lampe électrique, carnet, stylo et gilet fluorescent pour les marches en bord de routes nationales sont à emporter absolument. Pour le reste, il est conseillé de ne pas se charger inutilement (12 kg au maximum). Le pèlerinage doit délester du matériel.