Né dans une famille catholique de la noblesse rurale dans une Savoie acquise au protestantisme, François de Sales était destiné à une brillante carrière juridique. Son père l’envoie étudier à Paris puis à Padoue. Contre sa volonté, François se fait prêtre. Il succède à l’évêque de Genève, exilé à Annecy, à 35 ans. À la tête de son diocèse, il est l’un des fers de lance du mouvement de la Contre-Réforme. Précurseur des médias, il n’hésite pas à recourir à des formes inédites pour reconquérir les convertis : il fait imprimer des gazettes qu’il placarde dans les lieux publics et glisse sous les portes, ce qui lui vaudra de devenir le patron des journalistes. Et il fustige le calvinisme sur les places et les marchés pour toucher les illettrés. En 1610, avec Jeanne de Chantal, une veuve issue de l’aristocratie bourguignonne, dont il est le directeur de conscience, il fonde l’ordre des visitandines en lui donnant pour vocation de « remettre à l’honneur la pauvreté, l’humilité, la simplicité, la pureté » et pour mission le service aux malades et aux pauvres.

Alliant oraison et action, l’ordre connaîtra une rapide expansion en France (une cinquantaine de monastères aujourd’hui) puis à travers le monde (en particulier en Amérique latine). Figure de l’humanisme chrétien, François de Sales fera de nombreux émules. Au XIXe, nombre d’ordres et de congrégations se réclameront de l’esprit salésien (missionnaires et oblats, oblates de saint François de Sales, salésiens et salésiennes de Don Bosco…).