« Si nous ne nous aimons pas les uns les autres comme Jésus-Christ nous a aimés et si nous n’accomplissons pas d’actes semblables aux siens, comment pourrions-nous espérer diffuser un tel amour sur toute la terre ? »
Saint Vincent de Paul
SAINT VINCENT DE PAUL (1581-1660), le forcené de la bonté
Né dans une famille modeste de paysans, Vincent étudie la théologie à l’université de Toulouse et est ordonné prêtre en 1600. En 1605, enlevé lors d’une traversée en Méditerranée, il reste prisonnier deux ans à Tunis, est vendu comme esclave et s’évade. En 1613, Madame de Gondi, qui financera sa future mission des lazaristes, le prend pour directeur de conscience. Vincent traverse alors une crise spirituelle. La visite à un mourant lui fait prendre conscience de la misère qui règne dans le pays et réveille sa vocation : il fait voeu de consacrer son sacerdoce au service des pauvres. Curé dans un village de l’Ain, il crée sa première Confrérie de la charité, composée de femmes de l’aristocratie, qui essaimera des succursales un peu partout en France. Dès lors, « Monsieur Vincent » ne cessera de donner naissance à des fondations pour secourir les exclus de toute sorte. La tâche accomplie passe la mesure humaine. Sa force pour déplacer les montagnes, Vincent la puise dans la prière.
« Dieu ne refuse rien à l’oraison, pas même l’extension de l’évangile », écrit-il. Le corps de celui qui reste l’un des saints les plus populaires repose dans la Chapelle des lazaristes, à Paris. Il est canonisé en 1737.
Une cathédrale caritative
Bâtisseur d’une oeuvre de charité monumentale, Vincent a déployé son action dans tous les domaines. Nommé aumônier général des galères, il se bat pour améliorer le sort des forçats. Pour instruire religieusement les paysans, il fonde la Congrégation de la mission, composée de prêtres nommés lazaristes en raison de leur installation dans l’ancien prieuré Saint-Lazare, à Paris. Et pour fournir une aide efficace à ces populations déshéritées, il crée l’ordre des Filles de la Charité (ou Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul), composé de religieuses non cloîtrées toutes issues du milieu paysan (elles apportent aujourd’hui leur aide aux malades, enfants abandonnés, prisonniers…) En 1633, la Confrérie de l’Hôtel-Dieu voit le jour, puis ce seront les hôpitaux de Bicêtre, de la Pitié, des hospices de vieillards et la Fondation de l’OEuvre des enfants trouvés. Vincent combattra aussi les fléaux de son temps, soulageant la misère pendant la Fronde, organisant des collectes pour les victimes des guerres de religions, pour la Lorraine ravagée par la peste, pour la Picardie et l’Île-de France touchées par la famine, et étendra ses fondations en Algérie, Pologne, à Madagascar…